SHAGGY DOGS : Bababoomba
Ce groupe français, efficace et dynamique (qualités assez rares chez les Gaulois), revient nous chatouiller les oreilles avec un album qui secoue, plein de… de quoi, au juste ? Eh bien, nos lascars proposent différentes choses dans leur boîte à malices musicales. Bien sûr, quelques titres reflètent une influence du bon Doctor Feelgood comme le pub-rock « Inmates » (un nom prédestiné) et son solo de gratte bien rock. Même chose pour le boogie-rock « Fairy queen » (un morceau bien envoyé avec un solo d’harmonica digne de Lee Brilleaux) et pour « Lee Dorsey » (un rhythm'n’blues au tempo médium qui ferait aussi penser par moments à Omar and the Howlers). Mais comparer les Shaggy Dogs à ce bon vieux Docteur serait bien trop réducteur car ils assurent dans beaucoup d’autres styles comme le rock'n’roll avec « Fiesta blues and roll » sur lequel brillent deux solos (un harmonica et une guitare « fifties »). « Change the world » se teinte de rockabilly avec une guitare rythmique en finger picking. On a aussi droit à un rock'n’swing rapide (« Move on down the line » et son solo de six-cordes évoquant Wilko Johnson) et à un boogie énergique (« Sin city » avec un harmonica incisif et une gratte qui envoie un solo mordant). Et le reste n’est pas mal non plus. Bon, allez ! On essaye de leur trouver un petit défaut ? Peut-être la voix du chanteur qui sonne légèrement « frenchy ». Mais finalement, ça donnerait plutôt un petit côté exotique à l’ensemble, un charme discret qui rappelle que cet excellent groupe vient de chez nous et que l’on peut en être fier. En résumé, une bonne galette qui décrasse les esgourdes et qui envoie des tremblements dans les cannes (tant pis pour les gonzes qui n’entravent pas l’argomuche du début du vingtième siècle). Avec les Shaggy Dogs, c’est la fiesta musicale à tous les étages !
Olivier Aubry